Vouais c'est ce que véto m'a dit aussi :/ Pour le moment j'ai juste coupé ras au ciseau les poils situé sur la nouvelle lésions, en débordant largement autour. C'est vrai que ça aide.
Sinon je tenais à vous faire partager un document que j'ai trouvé très intéressant concernant la teigne et son éradication. Je me permets de le reproduire ici, pour les futures personnes qui auraient ce genre de m**** ! Là c'est pour une chatterie mais ça reste vrai pour tous les cas :)
Traitement de la teigne en collectivité, des conditions préalables à réunir.
Le vétérinaire doit mener une enquête épidémiologique dans l'élevage ou le lieu d'hébergement des animaux pour déterminer les chances de succès de son programme d'interventions. Il convient d'expliquer au propriétaire que le traitement sera long, coûteux, fastidieux et être parfaitement clair à ce propos : il est inutile de tenter quoi que ce soit si l'observance n'est pas parfaite.
Avant toute chose, le praticien doit examiner les facteurs liés aux animaux.
CAUSES PROBABLES DE L'INTRODUCTION DE M. CANIS
Cette dennatophytose clinique ou subclinique est encore très répandue dans les élevages félins amateurs ou professionnels (environ 30 % des chatteries). Elle est entretenue soit par des chats âgés ou immunoclépritnés, soit par des chatons, naturellement hypersensibles. qui recontaminent toutes les pièces de la chatterie. Dans une chatterie précédemment indemne de dermatophytose, les causes fréquentes d'introduction de l'agent pathogène sont dues à l'absence de précaution dans les situations suivantes :
- Chaton contaminé lors de son transit dans une animalerie contaminée,
- Chat reproducteur, issu d'un élevage déjà infecté.
- Chat ou chatte contaminée à l'occasion d'une saillie dans un élevage infecté ou d'une exposition,
- Chat errant (à statut sanitaire inconnu), recueilli dans une chatterie indemne.
CAUSES DE L'ENTRETIEN DE L'INFECTION OU D'EFFICACITÉ TARDIVE DES TRAITEMENTS
Le traitement systémique a une activité fongicide sur les champignons situés dans l'épithélium cutané ou les phanères. En théorie, l'agent pathogène régresse et disparaît progressivement en 3 à 4 mois chez un chat bien portant qui s'immunise au contact du dennatophyte pathogène (De.laham, 1998). Mais, en pratique, la réaction immunitaire est faible ou absente chez plusieurs catégories de chats :
- Chats immunodéficients : les animaux maigres, dénutris. malades (ex. coryza infectieux) ou immunodéprimés (FELV, F IV, F1P) sont beaucoup plus sensibles à la dermatophytose et répondent moins bien aux traitements antifongiques que les chats bien portants.
- Chats porteurs de parasites internes et/ou externes : le parasitisme intestinal contribue à mobiliser le système immunitaire au détriment de la défense vis-à-vis de Microsporuni canis. De même, les affections cutanées bactériennes ou parasitaires (puces. poux, gales) créent des microtraumas et autant de portes d'entrée dans l'épithélium cutané pour ce dermatophyte. Ce dernier entre en compétition immunitaire avec les autres agents pathogènes (Morielle. 2004),
- Présence de chatons de moins de trois mois : les jeunes chatons sont très sensibles à l'infection dermatophytique. Il semble que l'immunité passive transmise par leur mère avec le colostrum est très peu protectrice. En raison de leur forte réceptivité, les chatons présentent des lésions plus importantes que les adultes. De plus, ils ont un potentiel très élevé de contamination des autres chats et de l'environnement.
- Chattes en gestation et en allaitement : lorsqu'il est impossible de séparer les chattes gestantes et allaitantes du reste de la colonie féline, il est nécessaire d'arrêter la reproduction féline pendant la période de traitement, étant donné la grande sensibilité dès chatons aux dermatophytes et leur immunisation tardive dès leurs premières semaines le vie. De plus, les traitements topiques doivent être évités dans les 4 premières semaines d'allaitement.
Après les facteurs liés aux animaux, le praticien doit envisager ceux qui font intervenir l'environnement.
Les facteurs environnementaux peuvent aussi, en effet, créer des obstacles insurmontables à l'éradication de M. canis :
- Très forte densité animale, par pièce ou par habitation : présence de plus d'un chat par m' de surface.
- Absence de locaux annexes qui permettent d'évacuer les pièces habituelles pour leur nettoyage/ désinfection.
- Atmosphère chaude, humide et mal ventilée. En cas d'infection, l'air ambiant peut contenir plus de 1000 spores de M. canis par m3. Le confinement des chats en période froide favorise cette concentration microbienne.
NB: les chats élevés en plein air ne contractent pas la teigne en saisons froides car les températures basses (< 15 °C) inhibent la croissance des dermatophytes.
Présence de réservoirs fongiques.
Lorsque les pièces sont aménagées avec une moquette, des tapisseries, chaises et fauteuils couverts de tissus d'ameublement, la désinfection est beaucoup plus difficile qu'en présence de surfaces lisses et faciles à désinfecter.
Libre circulation des chats dans toute l'habitation.
Lorsque les chats ont accès à plusieurs pièces dans une grande maison ou un appartement, des prélèvements répétés dans chacune des pièces sont nécessaires pour évaluer avec précision celles qui nécessitent un programme de désinfection et celles qui sont considérées non contaminées. En pratique, en l'absence de contrôle mycologique dans chaque pièce, il sera préférable d'étendre la désinfection au plus grand nombre de pièces fréquentées en début de période de traitement des chats infectés.
Gestion de la teigne en collectivités, des aspects cruciaux.
Un traitement médical sera sans intérêt s'il n'est pas accompagné de mesures sanitaires drastiques : tri des chats et répartition en fonction de leur statut infectieux, nettoyage, désinfection avec des produits efficaces, qui ne sont pas nombreux, tonte des animaux si nécessaire.
Les examens cliniques et paracliniques du diagnostic ont permis de classer les chats en trois catégories (CI, C2 et C3). Le renouvellement périodique du diagnostic, de préférence tous les 14 jours, est nécessaire pour adapter les interventions à chaque catégorie de chats.
DISPONIBILITÉ DES PIÈCES DANS LA CHATTERIE
Plus l'effectif des chats est important, plus il est nécessaire de les répartir dans des pièces différentes pour limiter la contagion des animaux sains et la durée des traitements. Concrètement, la disponibilité d'une à trois pièces pour un effectif de 15 à 25 chats permet de réduire les traitements et de faciliter leur tri en fonction de l'évolution de leur statut sanitaire (Cariant. I998).
Les chats agressifs en période d'excitation sexuelle, très infectés ou résistants aux traitements doivent être isolés dans d'autres pièces ou maintenus encages, de préférence dans d'autres pièces ou habitations.
LA TONTE EST PARFOIS INDISPENSABLE SURTOUT DANS LES RACES DE CHATS À POILS LONGS
Les chats atteints de lésions importantes dues à M. canis doivent être tondus superficiellement (à 5 mm de la peau environ) pour éviter qu'ils n'infectent durablement leurs congénères et contaminent l'environnement. Mais, deux démarches différentes peuvent être adoptées :
- Chats de races à poils courts : en cas d'infection discrète ou de suspicion d'infection, la tonte de leur pelage n'est pas justifiée en général.
- Chats de races â poils longs (type chats Persans) : en cas d'infection déclarée, la tonte de tous les chats infectés est vraiment nécessaire. En effet, plus leur poil est long, plus leur période de traitement sera prolongée, plus l'environnement sera contaminé, plus l'espérance d'éradication définitive de l'agent pathogène sera tardive.
Pour la tonte collective, l'éleveur devra s'équiper d'une combinaison jetable en tissu synthétique non tissé, d'un chapeau ou d'un bonnet couvrant toute la chevelure et des gants à usage unique. Au cours de la tonte des chats, tous les poils coupés devront être récoltés soigneusement, placés dans un sac plastique qui sera fermé hermétiquement et jeté avec les autres déchets ménagers ou brûlé.
Après la tonte, il est conseillé de plonger le sabot de la tondeuse pendant 5 minutes dans un récipient contenant du Clinafam à 10%, puis de rincer à l'eau claire et de le sécher complètement.
NB : L'épilation des chats est déconseillée car elle favorise la réinfection des follicules pileux et fragilise l'intégrité cutanée. Élimination des objets difficiles à nettoyer et à désinfecter.
Pendant la période de traitement, tous les matériels qui ne sont pas strictement nécessaires à l'abreuvement, l'alimentation et aux déjections doivent être nettoyés en machine à laver à 60°C (programme long). Sinon, ils doivent être désinfectés (voir ci-dessous) ou éliminés des pièces fréquentées par les chats. Ils ne doivent être réintroduits qu'après l'éradication définitive de l'agent pathogène.
Mieux vaut éliminer délibérément tous les objets difficiles à désinfecter, comme les brosses.
NETTOYAGE ET DÉSINFECTION
Nettoyage
Compte tenu de l'énorme potentiel de dispersion des spores de M. canis et de leur protection relative dans les poils cassés et infectés, le nettoyage soigneux des sols et des accessoires (abreuvoirs, mangeoires, etc.) est indispensable dans les pièces contaminées. L'utilisation de l'aspirateur est préférable au balai (pour l'aspiration des fragments de poils).
Les sacs à poussière doivent être jetés dans un sac plastique fermé pour éviter la contamination de l'environnement. Le rythme journalier de nettoyage est optimum.
Le traitement de l'environnement est le préalable indispensable à une stratégie thérapeutique efficace.
Désinfectio
- Choix des désinfectants efficaces.
La majorité des désinfectants usuels se sont révélés inefficaces ou insuffisamment efficaces vis-à-vis des spores de Microsporum canis au cours des expérimentations : les ammoniums quaternaires, les composés phénoliques (Saniterpen), le glutaraldéhyde (Parvocid) et le peroxyde d'hydrogène (Virkon S) qui revendiquent une activité antifongique se sont révélés inefficaces vis-à-vis des spores de ce dermatophyte aux concentrations habituelles d'emploi : leur concentration sporicide est soit toxique pour les animaux, soit dangereuse pour l'Homme ou son environnement.
Seules deux substances ont démontré régulièrement leur activité sporicide à basse concentration : l'énilconazole (Clinafarm, solution et générateur de fumée) et l'hypochlorite de sodium (risque de décoloration et d'odeur persistante).
- Clinafarm solution
Ce désinfectant contient 15 % d'énilconazole : la solution commerciale est diluée à 4% dans l'eau, soit 100 ml (0,1 litre) dans 2,5 litres d'eau.
Elle est bien adaptée à la désinfection de l'environnement : son odeur est modérée, elle ne décolore pas les tissus et son activité persiste pendant 2 semaines environ. Diluée à 4 %, la solution est sporicide : elle est répandue soit à l'aide d'une serpillière, soit en pulvérisation ou thermonébulisation (sur les moquettes).
- Clinafam générateur de fumée
Cette présentation utilisée «à sec » a également montré son activité sporicide en dispersion dans l'atmosphère des pièces contaminées. En général, une bougie est utilisée dans une pièce normale de 12 m² (chambre, cuisine, salle de bains) et deux bougies dans une grande pièce (salon). Cette désinfection des locaux. facile à mettre en œuvre doit être réalisée au moins toutes les deux semaines pendant la période de traitement des chats,
NB : Pour les accessoires difficiles à désinfecter, leur trempage pendant 5 minutes dans Clinafarm à 10 %, puis rinçage dans l'eau claire permet une destruction quasi totale des spores, y compris en présence des poils infectés.
Traitement de la teigne, associer voies topiques (locales) et systémiques (à avaler)
Le protocole du traitement médical de la teigne est à suivre scrupuleusement. L'itraconazole (Itrafungol) est la molécule la plus efficace en ce qui concerne la voie systémique. Associer un traitement topique est obligatoire en collectivité : l'énilconazole (lmaveral) donne les meilleurs résultats par voie locale.
Dans les collectivités de chats, il est indispensable d'associer deux traitements, un systémique pour faciliter la pénétration de l'antifongique dans l'épithélium cutané et dans les phanères et un traitement topique pour accélérer l'élimination de l'agent pathogène et éviter sa transmission aux congénères et sa dispersion dans l'environnement.
La prise de l'Itrafungol est facilitée par ses arômes cerise et caramel
TRAITEMENT S0STÉMIQUE
Le produit de choix est l'Itrafungol, solution orale à base d'itraconazole en termes d'efficacité et d'innocuité (Moriello 2004)
Itrafungol :
Le traitement consiste à administrer per os (par voie buccale, en parlant de l'administration d'un médicament) la solution d'itraconazole à raison de 5 mg par kg/j, soit 1 ml d'Itrafungol pour 2 kg et par jour, une semaine sur deux, pendant au minimum 5 semaines.
L'itraconazole, très kératophile et kératolytique s'accumule progressivement dans l'épithélium cutané et les phanères (poils, moustaches, griffes). À l'arrêt du traitement, l'itraconazole poursuit son accumulation dans les poils pendant 4 semaines. Chez les chatons, compte tenu de leur extrême contagiosité en cas de dermatophytose, il est préférable d'administrer le traitement en continu pendant 4 semaines à la même posologie (5 mg/kg/j PO), puis en semaines alternées comme précédemment jusqu'à l'obtention d'au moins une culture fongique négative.
L'Itrafungol est bien toléré par tous les chats : chattes gestantes, allaitantes, chatons de 2 semaines d'âge. Quelques rares cas d'effets secondaires ont été signalés (ictère, vomissement, diarrhée, anorexie, abattement) mais ils sont sans gravité et rétrocèdent dès l'arrêt du traitement. Chez les jeunes chatons, il est conseillé d'administrer per os et à la posologie standard le traitement en continu à partir de l'âge de 15 jours en utilisant une seringue à insuline.
TRAITEMENT TOPIQUE
Le traitement topique fait appel à l'Imaveral.
La solution d'Imaveral (à 10 % d'énilconazole) est diluée dans de l'eau tiède à raison d'un volume d'Imaveral pour 50 volumes d'eau.
La solution diluée contient donc 2 g d'énilconazole par litre d'eau (0,2%). Ce traitement pénètre l'épithélium cutané et détruit les spores ectothrix de M. canis. Il convient d'appliquer la solution sur tout le corps, la tète et les pattes en friction à l'aide d'une éponge ou d'un linge mouillé plutôt qu'en bain (applicable sur les chatons) en évitant l'absorption orale et sans rinçage.
Les chats sont ensuite soigneusement séchés à l'aide d'une serviette éponge ou d'un sèche-cheveux.
Le séchage du ventre et des espaces intercruraux est important car ce sont les zones que le chat lèche le plus souvent.
Le traitement topique est une des composantes essentielles de l'abord de cette dermatose en collectivité.
L'administration après les repas est conseillée pour des raisons d'absorption digestive.
NB : Il est déconseillé d'appliquer des pommades antifongiques (Daktarid. Pévaryl") ou une solution iodée (Bétadine) uniquement sur les lésions bien que ce soit conseillé en thérapeutique humaine. Chez les chats atteints d'une dermatophytie, cela se révèle très souvent insuffisant car les spores sont présentes dans pelage du chat.
Programmes complets d'éradication : quels résultats espérer ?
La récente mise sur le marché de l'itraconazole en médecine vétérinaire a permis d'obtenir des succès plus rapides et plus complets qu'avec les traitements classiques en matière de traitement et d'éradication de M. canis en chatterie. Le protocole appliqué avec succès par Carlotti et coll. (2005) chez des chats en semi-liberté dans un refuge français s'est révélé aussi efficace dans un élevage conventionnel de chats Persans en liberté dans un pavillon (étude non publiée) traitement systémique avec l'Itrafungol à la posologie standard, traitement topique avec l'Imaveral et désinfection de l'environnement avec le Clinafarm. La durée des traitements individuels varie de 2 à 8 semaines selon l'intensité de l'infection, l'âge moyen et le nombre de chats à traiter et la disponibilité des locaux. Des résultats analogues ont été obtenus chez des chats en cages dans un refuge américain (Newbuly et roll , 2007).
Les diverses publications relatant les tentatives d'éradication infructueuses montrent, à l'analyse, que les protocoles de traitement étaient incomplets ou inappropriés :
• Traitements systémiques (griséofulvine, lufénuron) autres que l'itraconazole Paterson, 1999, Guillot et coll, 2002, de Boer et coll, 2003).
• Traitement systémique de l'itraconazole sans traitement topique (énilconazole) (Fontaine, 2005).
• Traitement topique avec l'énilconazole sans traitement systémique, ni désinfection de l'environnement (De Jaham 1998 Hneca et Medleau 2002).
* Traitements systémiques avec l'itraconazole et topique avec l'énilconazole sans désinfection de l'environnement avec un produit réellement efficace.
Finalement, le programme complet de traitement proposé par Janssen Santé Animale offre actuellement les meilleures chances de succès pour réaliser l'éradication complète de Microsporum canis dans une chatterie